27 mars 2016

Le Seigneur est réellement ressuscité !

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L’origine de la foi chrétienne

Après la mort de Jésus, ses disciples ont été transformés jusqu’au point, d’être prêts à souffrir et à mourir pour leur foi en Jésus ressuscité. Leur courage après la résurrection de Jésus est d'autant plus étonnant si on le compare avec leur comportement pendant l’arrestation et l’exécution de Jésus où ils l’avaient tous abandonné et nié, et qu'ils se cachaient par crainte d'être persécuté. Leurs nouvelles réactions étaient cohérentes avec la situation de Jésus ressuscité ; ils démontraient par là qu'il s'était passé pour eux un évènement impressionnable au point d'engendrer immédiatement et collectivement des comportements courageux et fermes.

Imaginez-vous la situation des disciples après l’exécution de Jésus ? Leur chef était mort, et les attentes messianiques des Juifs ne contenaient aucune notion d’un Messie qui, au lieu de triompher des ennemis d’Israël, subirait une mort honteuse comme criminel aux mains de ses ennemis. (Luc 24.21)

Selon la loi de l’Ancien Testament, l’exécution de Jésus démontrait que Jésus était un hérétique, un homme littéralement maudit de Dieu, car « pendu » au bois. (Galates 3.13 ; Deutéronome 21.23)

Malgré tout cela, les mêmes disciples commencent quelques jours plus tard à proclamer publiquement et sans crainte, Jésus ressuscité. Ces faits sont validés par plusieurs témoignages, dans les récits du Nouveau Testament aussi bien que dans les sources extrabibliques.

Dans le livres des Actes, on trouve plusieurs passages qui parlent des disciples qui étaient prêts à souffrir à cause de leur foi en Jésus ressuscité (Actes 4.10, 18-20 ; Actes 5.41-42 ; Actes 12.1-2).

Clément de Rome nous donne des informations sur les souffrances et le martyre de Pierre et de Paul dans son épître aux Corinthiens, chapitre 5, que l’on a déjà mentionnés auparavant. Les souffrances ainsi que la mort en martyr des témoins de la résurrection de Jésus, sont aussi attestées par Polycarpe et Ignace.

Tertullien nous donne quelques détails sur les circonstances de la mort de Pierre et de Paul :

Eh quoi donc ! Les épîtres des Apôtres sont-elles si variables ? âmes simples et colombes innocentes jusqu'ici, nous sommes-nous jetés volontairement dans l'erreur par je ne sais quel désir de vivre ? Qu'il en soit ainsi, je l'accorde. Dépouillons la lettre de son sens légitime. Toutefois, nous connaissons les tribulations des Apôtres ; cette doctrine est palpable ; pour la comprendre, il me suffit de parcourir le livre des Actes. Je n'en demande pas davantage ; j'y rencontre partout des cachots, des fers, des flagellations, des lapidations, des glaives, des Juifs qui insultent, des nations qui se lèvent avec fureur, des tribuns qui diffament, des rois qui interrogent, des proconsuls qui dressent leurs tribunaux. Qu'est-il besoin du nom de César pour servir d'interprète ? Pierre est mis à mort ; Etienne lapidé, Jacques immolé, Paul étendu sur le chevalet avant d'être décapité ; voilà des faits écrits dans le sang. L'hérétique veut-il des preuves à l'appui de ces livres ? Eh bien !

Tertullien, Le Scorpiâque, Antidote Contre La Morsure Des Scorpions, Chapitre 15

Un autre père de l’église, Origène (185-254), a écrit :

Et faut-il s'étonner que Jésus n'ait pas évité des maux qu'il avait prévus, puisque Saint Paul, son disciple, ayant été averti de ce qui lui devait arriver à Jérusalem, alla bien affronter le danger qui l'y menaçait, et blâma les larmes de ceux qui voulurent le détourner de son dessein (Actes 21.12) ? Combien même y en a-t-il eu parmi nous qui, se voyant près de mourir pour la profession du christianisme, et sachant que, s'ils y renonçaient, on les remettrait en liberté et en la jouissance de leurs biens, ont méprisé leur vie et se sont volontairement abandonnés à la mort pour la piété ?... Mais il ne faut d'ailleurs que considérer à quels dangers ses disciples s'exposèrent, lorsqu'ils entreprirent de répandre sa doctrine dans le monde, malgré le peu de disposition que les hommes avaient à la recevoir, et l'on sera contraint d'avouer qu'ils ne l'eussent jamais prêché avec une résolution si ferme et si constante, s'ils eussent été les inventeurs de la résurrection de Jésus. Car ils ne portaient pas seulement les autres à mépriser la mort, ils s'y exposaient eux-mêmes les premiers.

Origène, Contre Celse, Livre II

Eusèbe (263-339), élève d'Origène et l’auteur de nombreuses œuvres historiques, a écrit l’histoire de l’église de son origine jusqu’à l’époque de la rédaction de son œuvre « L’Histoire de l’église ». Eusèbe avait une multitude des sources à sa disposition, dont la plupart sont perdues aujourd’hui. Concernant le martyre de Pierre et de Paul, il cite Denys de Corinthe (écrit en 170), Tertullien (écrit en 200) et Origène (écrit en 230-250). Il cite aussi Josèphe (écrit en 95), Hégésippe (écrit en 165-175) et Clément d’Alexandrie (écrit en 200) au sujet du martyre de Jacques, frère de Jésus.

Toutes ces sources bibliques et extrabibliques attestent que les disciples étaient prêts à souffrir et à mourir en proclamant Jésus ressuscité. Certains peuvent contester que des adeptes d’autres religions furent aussi prêts à souffrir et à mourir pour ce qu’ils croyaient. La foi sincère n’est pas encore une preuve en soi. Même des athées communistes étaient prêts à se sacrifier pour la cause du communisme. Cela peut être entendu, mais la volonté de proclamer Jésus ressuscité face aux persécutions et à la mort; démontre clairement que les disciples étaient convaincus que Jésus était réellement ressuscité. Ceux qui se font exploser aujourd’hui au nom d’un dieu, doivent faire confiance en une longue chaîne de transmission de leur croyance en espérant qu’on ne les a pas trompés. Les disciples de Jésus étaient prêts à mourir non à cause d’une croyance fondée sur une tradition et le témoignage des autres, mais parce qu’ils étaient eux-mêmes les témoins oculaires de Jésus ressuscité. Leur dévouement jusqu’à la mort à proclamer le Christ ressuscité, prouve qu’ils n’ont pas inventé toute cette histoire pour un profit personnel. Par ailleurs, les menteurs sont de « mauvais » martyres.

Cette foi ferme des premiers chrétiens en la résurrection de Jésus ne pouvait pas non plus être le résultat de l’influence chrétienne vu qu’à cette époque-là, le christianisme n’existait pas encore. C’est la résurrection de Jésus qui donna la naissance au christianisme. Puisque la croyance en la résurrection de Jésus est le fondement de la foi chrétienne, il est donc impossible qu’elle soit issue de cette foi.

On ne peut pas affirmer que cette croyance en la résurrection de Jésus était due aux influences juives. Dans l’Ancien Testament, la résurrection des morts au jour du Jugement dernier est mentionnée à trois reprises (Ézéchiel 37.4-14 ; Ésaïe 26.19 ; Daniel 12.2). Pendant la période qui sépare l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, la croyance en la résurrection se développe dans la communauté juive et on la retrouve dans la littérature judaïque de l’époque. Du temps de Jésus, le groupe religieux juif des Pharisiens maintenait la croyance en la résurrection et Jésus leur a montré son accord à ce sujet, s’opposant ainsi aux Sadducéens, autre groupe religieux important (Matthieu 22.23-33). La notion de la résurrection n’était donc pas nouvelle en soi.

Cependant, la résurrection de Jésus se distinguait de la conception juive de la résurrection à deux égards importants et fondamentaux. Dans la mentalité juive, la résurrection avait toujours lieu après la fin des temps et non pendant l’histoire, et elle s’appliquait toujours à tous les êtres humains et non pas à une personne individuelle. La résurrection de Jésus, au contraire, a eu lieu pendant l’histoire et pour une seule personne.

Le judaïsme antique n’a jamais connu une résurrection anticipée comme un événement de l’histoire. On ne trouve rien dans la littérature qui se compare à la résurrection de Jésus. On connaissait, bien sûr, des résurrections de morts, mais il était toujours question de réanimations, d’un retour à la vie terrestre. Une résurrection à la doxa (gloire) n’est jamais mentionnée dans la littérature judaïque ancienne comme un événement dans l’histoire.

Joachim Jeremias, Die älterste Schicht der Osterüberlieferung

Les disciples n’avaient aucune notion de résurrection d’un individu isolé et en particulier du Messie. S’ils n’avaient pas vu Jésus ressuscité, ils n’ont rien pu faire d’autre que de désirer ardemment la résurrection générale des morts pour revoir leur Messie. Pourtant l’histoire de l’église primitive démontre une toute autre réalité. Comme C.D. Moule l’a bien résumé :

Si la venue dans le monde du Nazaréen, phénomène attesté de façon indéniable par le Nouveau Testament ouvre une immense brèche dans l’histoire, une brèche ayant l’envergure et la forme de la Résurrection, quel moyen l’historien laïc propose-t-il pour la colmater ?... L’émergence et la croissance rapide de l’église de Christ [...] restent une énigme pour tout historien qui refuse de prendre au sérieux la seule explication offerte par l’Eglise elle-même.

C.F.D. Moule, The Phenomenon of the New Testament, Studies in Biblical Theology 2/1 (Londres : SCM, 1967), 3, 13

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