27 mars 2016

Le Seigneur est réellement ressuscité !

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Polycarpe de Smyrne, qui selon Irénée a connu les apôtres personnellement, mentionne à quatre reprises la résurrection de Jésus dans son épître à l’église de Philippes :

...Et je me réjouis de ce que la racine vigoureuse de votre foi, dont on parle depuis les temps anciens, subsiste jusqu'à maintenant et porte des fruits en Notre Seigneur Jésus-Christ, qui a accepté pour nos péchés d'aller au-devant de la mort, que Dieu a ressuscité, le délivrant des douleurs de l'enfer ; sans le voir, vous croyez en lui, avec une joie ineffable et glorieuse, à laquelle, beaucoup désirent parvenir, sachant que c'est par grâce que vous êtes sauvés, non par des œuvres, mais par la volonté de Dieu par Jésus-Christ.

Polycarpe de Smyrne, Lettre aux Philippiens, Chapitre 1

C'est pourquoi ceignez vos reins et servez Dieu dans la crainte et en vérité, laissant de côté les vains bavardages, et l'erreur des foules, croyant en celui qui a ressuscité notre Seigneur Jésus-Christ d'entre les morts, et lui a donné la gloire et un trône à sa droite...

Polycarpe de Smyrne, Lettre aux Philippiens, Chapitre 2

...Car ce n'est pas le siècle présent qu'ils ont aimé, mais celui qui est mort pour nous, et qui, à cause de nous, est ressuscité sous l'action de Dieu.

Polycarpe de Smyrne, Lettre aux Philippiens, Chapitre 9

...qu'il vous donne part à l'héritage de ses saints, et à nous-mêmes avec vous, et à tous ceux qui sont sous le ciel, qui croient en notre Seigneur Jésus-Christ et en son Père qui l'a ressuscité d'entre les morts...

Polycarpe de Smyrne, Lettre aux Philippiens, Chapitre 12

Nous disposons donc des écrits de Paul qui connaissait personnellement les apôtres et ceux d’autres témoins oculaires de la résurrection de Jésus.

Dans son première épître à l’église de Corinthe, Paul cite la tradition orale qu’il a reçu des apôtres et dans laquelle, la résurrection de Jésus fait partie du credo chrétien (1 Corinthiens 15.4).

Dans le livre des Actes nous trouvons plusieurs prédications des apôtres qui affirment la résurrection de Jésus d’entre les morts. Ces sermons faisaient certainement partie de la tradition orale de l’époque où Luc les a mis par écrit suite à ses recherches personnelles.

Les quatre évangiles attestent unanimement de la résurrection de Jésus. On ne peut pas négliger ces écrits en tant que documents historiques puisqu’ils furent rédigés juste quelques années après les événements qu'ils évoquent. Ils sont donc très fiables par leur récit. Dans l’évangile de Marc par exemple, le souverain sacrificateur Caïphe, au pouvoir de 18 à 37 ap. J-C, n’est jamais mentionné par son nom car il était contemporain de cette époque. C’est comme si aujourd'hui l’on disait « le Président de la République ». Tout le monde saurait que l'on parle de François Hollande puisque c’est lui qui est au pouvoir actuellement. Ainsi, nous pouvons conclure que Marc utilise dans son évangile, une source qui remonte aux premières années de l’église de Jérusalem.

Une autre preuve de l’authenticité historique des évangiles se trouve dans la simplicité avec laquelle les événements sont décrits. Le récit de la résurrection n’est pas teinté de thèmes théologiques et apologétiques qui sont caractéristiques dans un récit légendaire tardif. Voici ce qu’on peut lire dans l’évangile de Marc :

Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever. Elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre loin de l'entrée du sépulcre ? Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. Elles entrèrent dans le sépulcre, virent un jeune homme assis à droite vêtu d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit : Ne vous épouvantez pas; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié ; il est ressuscité, il n'est point ici ; voici le lieu où on l'avait mis. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée : c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. Elles sortirent du sépulcre et s'enfuirent. La peur et le trouble les avaient saisies; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi.

Marc 16.1-8

Si l’on compare ce passage avec le passage parallèle dans le soi-disant « évangile de Pierre » datant du milieu de IIe siècle, on voit nettement la différence entre les deux :

Dans la nuit qui précéda le dimanche, tandis que les soldats relevaient la garde, deux par deux, une grande voix retentit dans le ciel. Et ils virent s'ouvrir les cieux et deux hommes, nimbés de lumière, en descendre et s’approcher du tombeau. La pierre qui avait été placée à la porte roula d'elle-même, et se rangea de côté, et le tombeau s'ouvrit et les deux jeunes gens entrèrent. A cette vue, les soldats réveillèrent le centurion et les Anciens, qui étaient là, eux aussi à monter la garde. Et quand ils leurs eurent raconté ce qu'ils avaient vu, ils virent à nouveau trois hommes sortir du tombeau ; deux d'entre eux soutenaient le troisième et une croix les suivait. Et tandis que la tête des deux premiers atteignait le ciel, celle de l'homme qu’ils conduisaient par la main dépassait les cieux. Et l’on entendit une voix disant des cieux « As-tu annoncé la nouvelle à ceux qui dorment ? » Et de la croix on entendit la réponse : « oui ».

Evangile apocryphe de Pierre

La nature légendaire de ce récit est évidente. Les légendes sont colorées par des thèmes théologiques. Le récit de Marc par contre est presque austère par sa simplicité. Nous n’avons donc aucune raison de penser que les évangiles ont été embellis.

Clément de Rome et Polycarpe de Smyrne, qui connaissaient probablement les apôtres personnellement, témoignent tous deux dans leurs écrits de la résurrection de Jésus.

Nous avons donc neuf sources que l’on peut classer en trois catégories (Paul, la tradition orale et la tradition écrite) et qui présentent plusieurs témoignages de la résurrection de Jésus après sa mort suite à la crucifixion. Nous pouvons les considérer comme crédibles, car elles sont proches de l’évènement.

Norman Perrin, spécialiste américain du Nouveau Testament qui enseignait à l’université de Chicago dans les années 70, a écrit :

Plus on étudie la tradition concernant les apparences (de Jésus après sa résurrection), plus le rocher sur lequel elle est fondée devient visible.

Norman Perrin, The Resurrection according to Matthew, Mark, and Luke (Philadelphia : Fortress Press, 1977)

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