3 janvier 2016
Dans cette série de prédications nous allons aborder les sujets qui vous intéressent. Depuis quelques semaines on a déposé une enveloppe sur la table au fond de la salle, où vous pouvez mettre les questions ou les sujets qui vous préoccupent. Jusqu'ici on a déjà reçu une dizaine de questions, ce qui veut dire que les prochaines deux mois et plus nous allons aborder les sujets difficiles et souvent controversés. Mais n'ayons pas peur de tels sujets et ne les laissons pas aux théologiens, car souvent ce qui nous trouble concerne directement la personne de Dieu.
Comme James Packer l'a dit :
« La connaissance que nous avons de Dieu, en effet, déterminera de façon décisive la manière dont nous vivrons nos vies. »
Et nous avons tous des questions directement ou indirectement liées à la personne de Dieu, à Sa nature, à Sa manière d'agir et à Son plan pour le monde et pour nous personnellement.
Voici quelques questions que vous avez posées jusqu'ici :
Comme vous voyez les prochaines semaines seraient très intéressantes ! Je ne peux pas vous promettre de pouvoir donner une réponse complète à chaque de ces questions. Mais je suis convaincu, que Dieu dans Sa Parole nous donne des réponses raisonnables, qui peuvent nous satisfaire et qui nous permettront à grandir dans Sa connaissance.
Avant de regarder les réponses que la Bible nous donne sur les sujets que je viens d'évoquer, j'aimerai bien qu'on pose un fondement théologique qui nous aidera à comprendre de manière générale la relation entre la souveraineté de Dieu et la responsabilité humaine, car beaucoup de ces questions sont d'une manière ou l'autre liées avec cette relation. Et bien que la Bible déborde d'enseignement et des exemples concernant ce sujet, avec notre logique humaine nous avons des difficultés de réconcilier les deux affirmations que la Bible nous donne :
Ou pour le dire dans les thermes théologiques, nous avons mal à réconcilier la prédestination et le libre arbitre, bien que toutes les deux positions soient enseignées dans la Bible.
Tout d'abord, avec notre logique humaine nous n'arrivons jamais à comprendre comment nous pouvons prendre nos propres décisions et en même temps tout ce que nous faisons est déjà arrêté par Dieu.
Peut-être quelqu'un ici sera déçu, mais le but de cette prédication et de celle de la semaine prochaine sera de nous convaincre que toutes les deux positions sont bibliques et nous ne devons pas abandonner une en profit de l'autre, juste parce que nous n'arrivons pas à les réconcilier ou parce que nous trouvons une position plus appelante que l'autre. Le but donc n'est pas d'enlever la tension entre les deux positions bibliques, mais de nous éclairer comment cette tension puisse alimenter notre foi et notre vie de tous les jours en tant que chrétiens.
Aujourd'hui nous nous concentrons plutôt sur la prédestination et la prochaine fois nous abordons le libre arbitre. Et pour montrer, comment la doctrine de la prédestination, ou comme on l'appelle aussi, la doctrine de l'élection divine est pratique, je vous propose d'ouvrir vos Bibles dans la première épitre aux Corinthiens, chapitre 1 et lire avec moi les versets 18 à 31 :
18Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. 19Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents. 20Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? 21Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. 22Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : 23nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, 24mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. 25Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. 26Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. 27Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; 28et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, 29afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. 30Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption, 31afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.
Les deux épitres de Paul adressées à l'église de Corinthe sont fascinantes ! La première épitre déborde de toute sorte d'instructions pratiques, d'avertissements et de corrections adressés à une jeune église dans une métropole située au Sud de la Grèce, dans la province romaine d'Achaïe, une soixantaine de kilomètres d'Athènes. C'était une église fondée par l'apôtre Paul pendant son deuxième voyage environ 5 ans avant la rédaction de cette lettre. Cinq ans après la fondation de l'église à Corinthe et à peu plus que trois ans après son départ de cette ville, l'apôtre se sentit obligé à écrire cette lettre pour corriger de nombreux problèmes dans cette jeune église.
Nous pouvons toujours apprendre de cette lettre comment gérer l'église marquée par une diversité de gens, de dons et de cultures. Et si un moment donné l'église n'a plus besoin de première épitre aux Corinthiens, c'est un indicateur que cette église n'atteint plus le monde, qu'elle s'est isolée du monde, et qu'il n'y a plus de gens du monde qui se convertissent pour entrer dans l'église.
Certes, c'est terrible d'avoir tous ces problèmes que l'église de Corinthe ait eu, mais en même temps c'est un signe de vitalité de l'église. Personne n'aime d'être dans une église, où il faut toujours faire des efforts pour résoudre toute sorte de problème et pour chercher l'équilibre. Nous préférons normalement d'être dans une église où tout est réglé. Mais une telle église manque la vie.
Une église vivante c'est une église qui atteint les gens du monde et qui les amène et les intègre dans la vie de l'église. Par conséquent, une église vivante c'est une église avec des problèmes !
Je suis sûr que nous voulons être une église vivante, n'est-ce pas ? Et pour cela nous devons apprendre et mettre en pratique la vérité fondamentale que l'apôtre donne juste au début de sa lettre. Avant aborder les questions pratiques de la vie de l'église, l'apôtre Paul rappelle les chrétiens de Corinthe pourquoi ils sont chrétiens. L'apôtre les rappelle d'où ils viennent, et comment ils sont devenus chrétiens. Les mots-clés dans le passage que je viens de lire sont : « appelé » et « choisi ».
26Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. 27Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; 28et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, 29afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.
Dans les chapitres suivants l'apôtre Paul donne plusieurs conseils pratiques pour garder l'unité de l'église avec toutes les diversités des dons et des caractères de ses membres. Mais dans le premier chapitre Paul pose le fondement doctrinal qui (si on l'accepte et met en pratique) nous rend capables d'accepter les uns les autres avec toutes nos différence pour former un seul corps. C'est la doctrine de l'élection ou comme on l'appelle souvent : la doctrine de la prédestination.
J'aborde seulement trois aspects de la doctrine de la prédestination que le texte nous montre, trois aspects très pratiques pour la vie de l'église, surtout pour la vie d'une église dynamique qui atteint le monde et où les gens se convertissent et participent activement à la vie de l'église :
Honnêtement, la doctrine de la prédestination était la doctrine, avec laquelle j'avais plus de mal après ma conversion. J'étais convaincu que je suis sauvé parce que j'ai cru, point final. Et bien que j'étais d'accord que je suis sauvé par la grâce de Dieu, dans ma conception du salut, c'était ma foi qui a déclenché la grâce divine et pas vice-versa.
Autrement dit : j'ai entendu l'Evangile et j'ai accepté Jésus-Christ comme mon Seigneur et Sauveur et c'est à ce moment-là que Dieu m'a accordé Sa grâce salvatrice.
J'étais bien à l'aise avec ma théologie du salut jusqu'au moment où j'ai entendu une prédication de Timothy Keller sur la prédestination. Dans sa prédication il a relaté l'exposition de Martyn Lloyd-Jones sur Actes, chapitres 28. Dans cette exposition, Martyn Lloyd-Jones a pris ma position du salut et il l'a démolie en mille morceaux avec une simple question : « Pourquoi ? ». Chaque fois où ce prédicateur anglais posa sa question pertinente, je voyais comment ma position concernant le salut s'écroule.
En fait, Martyn Lloyd-Jones a pris le passage dans le livre des Actes, chapitres 28, verset 23 et 24 :
23Ils lui fixèrent un jour, et plusieurs vinrent le trouver dans son logis. Paul leur annonça le royaume de Dieu, en rendant témoignage, et en cherchant, par la loi de Moïse et par les prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. L'entretien dura depuis le matin jusqu'au soir. 24Les uns furent persuadés par ce qu'il disait, et les autres ne crurent point.
Et puis il posa sa question : « Pourquoi les un furent persuadés et les autres ne crurent point ? »
Son interlocuteur imaginaire, à qui je m'identifiais, répondit : « Parce que les uns ont vu la chose d'une manière et les autres d'une autre… »
Très bien continua Martyn Lloyd-Jones, mais « pourquoi les uns ont vu la chose d'une manière et les autres d'une autres… »
« Parce que les uns se sont ouvert à l'Evangile et les autres pas. »
« Très bien, » continua le prédicateur, « mais pourquoi les uns se sont-ils ouvert à l'Evangile et les autres pas ? »
« Parce que les uns ont reconnu qu'ils sont des pécheurs et qu'ils ont besoin du salut en Christ et les autres pas ! »
« Exacte ! » exclama Martyn Lloyd-Jones, « mais pourquoi les uns ont-ils reconnu qu'ils sont des pécheurs et qu'ils ont besoin du salut en Christ et les autres pas ? »
Et pendant la prédication il continua à augmenter la pression toujours avec la même question « pourquoi ? » en détruisant tous mes arguments que j'avais pour la défense de mon libre arbitre dans ma conversion.
En fin de compte, j'ai dû reconnaitre que soit je suis sauvé par la grâce seule (c'est donc Dieu qui dans sa grâce m'a choisi et qui m'a destiné pour être sauvé) soit je suis sauvé parce que j'étais un petit peu plus intelligent, plus ouvert ou peut-être un petit peu plus humble que les autres qui ont entendu le même message mais qui ne l'ont pas accepté !
Et bien que la doctrine de la prédestination puisse nous poser un problème, si on la rejette, on sera confronté avec un problème beaucoup plus grave !
Je suis sûr que la doctrine de la prédestination ne nous posera pas autant de problème si nous n'étions pas tentés de faire une conclusion suivante : Si tout dépend de Dieu cela signifie donc que rien ne dépend de nous ! Mais c'est une fausse conclusion ! Le paradoxe c'est que la Bible affirme les deux vérités en même temps. Nos actes et nos décisions sont des vrais actes et des vraies décisions issus de notre propre volonté. Nous possédons le libre arbitre, mais en même temps, c'est Dieu qui dirige et détermine tout ! La semaine prochaine nous verrons plus de détails sur le libre arbitre, mais maintenant j'aimerai bien insister que la Bible est absolument claire que c'est Dieu qui nous a choisis et non vice-versa.
La doctrine de la prédestination n'est pas un enseignement propre à l'apôtre Paul. Jésus en a parlé aussi (Jn 6.44 ; Jn 15.16 ), ainsi que Luc (Act 13.48 ).
Le verset dans Actes 13.48 ne dit pas « tous ceux qui avait cru était destinés à la vie éternelle », mais « tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent ». La prédestination précède donc la foi !
La doctrine de la prédestination nous rend humbles et en même temps sans cette doctrine nous ne pouvons jamais connaitra l'amour de Dieu.
Si vous êtes marié et vous dites à votre épouse que vous l'aimez, elle peut vous surprendre avec une question « pourquoi ? ».
Et savez-vous quelle est la bonne réponse ?
Si vous répondez : « parce que tu es belle » ou « parce que tu es intelligente » ou « parce que nous sommes bien ensembles » ou « parce que tu prends bien soin de nos enfants et de notre maison », tout cela est vrai et peut être un bon complément, mais cela ne peut pas être la base de l'amour.
Parce que si vous aimez votre épouse pour ce qu'elle fait, vous ne l'aimez pas vraiment, mais vous l'utilisez pour satisfaire vos propres désirs. Personne ne veut être aimé pour ce qu'on fait. Nous voulons tous être aimés pour ce que nous sommes.
La seule juste réponse sur la question « pourquoi tu m'aime » se trouve dans Deutéronome 7, verset 7 et 8. Ici c'est Dieu Lui-même qui fait une déclaration d'amour à son peuple Israël.
Ce n'est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l'Eternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais, parce que l'Eternel vous aime…
Voyez-vous le raisonnaient circulaire ici ? En fait Dieu dit : « Je vous aime parce que je vous aime… ».
Le seul vrai amour c'est un amour inconditionnel. Si l'amour est basé sur des conditions, ce sont en effet ces conditions qui sont le véritable objet de l'amour et pas la personne comme telle. Si tu penses que Dieu t'aime parce que tu as répondu à son appelle avec foi où parce que tu as accepté Jésus-Christ un moment donné dans ta vie, tu ne connais pas encore le vrai amour de Dieu. Mais si tu acceptes ce que la Bible dit par rapport à ton salut, si tu reconnais que Dieu t'a choisi avant même la fondation du monde pour t'aimer inconditionnellement, cet amour te transformera !
Comme l'apôtre Jean l'a écrit :
Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier.
Et puis il continue :
Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur ; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ?
Le point que l'apôtre Jean fait ici est simple :
Autrement dit : La doctrine de la prédestination nous rend humbles et aussi capables d'accepter les autres avec toutes leurs différences. C'est notre deuxième point.
Si je suis sauvé par la pure grâce de Dieu, je n'ai rien en moi-même qui me rend meilleur que les gens qui m'entourent !
La prédestination nous rend humbles et tolérants vis-à-vis de notre prochain, car le choix appartient à Dieu seul !
Remarquez que Dieu ne dit pas qu'Il a choisi Israël parce qu'Israël était un bon choix. Tout au contraire ! Dieu dit qu'Israël était « le moindre de tous les peuples » (Deut 7.7). Dieu m'a choisi, Dieu t'a choisi non à cause de nos mérites mais malgré nos défauts ! Regardez ce que l'apôtre Paul dit aux Corinthiens :
26Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. 27Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; 28et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, 29afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.
Certains vont dire que les chrétiens sont arrogants car ils pensent qu'ils sont choisis par Dieu. Parce que normalement si nous choisissons quelque chose, c'est parce que cette chose mérite notre choix. Mais pas dans le cas du salut ! Rien ne nous distincte des autres ! Dieu m'a choisi, Dieu t'a choisi non parce que nous étions mieux que les autres, mais parce qu'Il l'a voulu ainsi sans aucun mérite de notre part.
« Ah ! » peut dire quelqu'un, « mais pourquoi Dieu n'a pas choisi telle ou telle personne ? Pourquoi Dieu n'a pas choisi tout le monde ? » Ici je dois avertir qu'on ne peut pas appliquer la doctrine de la prédestination aux autres. Chacun doit l'appliquer à lui-même et remettre le reste entre les mains de Dieu. Nous ne sommes pas qualifiés à jouer le rôle de Dieu, ni d'être ses conseillers. Nous pouvons Lui faire confiance, car nous savons qu'Il est absolument bon et juste.
La doctrine de la prédestination nous rend patients et compréhensibles vis-à-vis des personnes auxquelles nous avons déjà parlé tant de fois de Jésus, mais qui ne l'acceptent pas. Personne ne peut venir à Christ, si le Père ne l'attire (Jn 6.44 ).
Et en même temps, cette doctrine nous donne l'espoir pour n'importe quelle personne. Que sais-tu si Dieu a choisi une telle personne ou non ? Ce qui est étonnant, c'est que Dieu à la tendance de choisir les personnes pour lesquelles le monde n'a aucun espoir !
Imaginez-vous si Dieu choisissait uniquement les personnes qui sont dignes du salut ! Tout d'abord personne ne sera sauvé. En plus nous n'avions aucun espoir pour ceux qui sont loin de Dieu, pour ceux dans nos familles qui s'opposent à l'Evangile ! Mais si nous croyions que Dieu choisisse même ceux que le monde méprise, nous aurions toujours de l'espoir pour n'importe quelle personne. Et si Dieu, dans sa grâce, a accepté une personne comme son enfant, je ne peux que l'accepter comme mon frère ou ma sœur dans la foi. Dieu nous aime inconditionnellement et Il veut que nous le fassions aussi les uns pour les autres.
C'est notre dernier point.
30Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption, 31afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.
Dieu m'a choisi, quelle grâce ! Dieu m'a choisi malgré mes fautes ! Dieu m'a prédestiné à être semblable à l'image de son Fils ! Dieu nous a prédestinés à être glorifié en Jésus-Christ ! Ce sont les vertus de Christ qui nous rendent agréables devant Dieu. C'est Jésus-Christ qui a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption.
Dieu m'a sauvé, Dieu t'a sauvé afin que nous soyons transformés à l'image de Christ pour la gloire de Dieu.
Etre chrétien c'est être en Christ. Et pour être en Christ il faut être né de nouveau, il faut être baptisé par le Saint-Esprit dans le corps du Christ (1Co 11.13).
On ne peut pas devenir chrétien par ses propres efforts. On ne devient pas chrétien en essayant de mener une vie chrétienne, en suivant les règles, en gardant les commandements de Dieu.
On ne devient pas chrétiens si on se repent du mal qu'on a fait. La repentance des péchés ne fait pas de nous des chrétiens. Tout le monde se repent du mal. Dans toutes les religions les gens se repentent du mal qu'ils ont fait : dans l'Hindouisme, dans l'Islam et même les athées se repentent du mal !
Ce qui fait de nous des chrétiens, ce n'est pas la repentance de nos péchés mais… c'est la repentance de notre propre justice !
Flannery O'Connor, une écrivaine américaine dans son roman « La Sagesse dans le Sang » a bien reconnu que la meilleure façon d'éviter Jésus c'est d'éviter le péché.
Si j'essaie d'obtenir la justice par mes propres efforts, je rejette Christ, ou comme l'apôtre Paul l'a dit dans l'épitre aux Galates :
si la justice s'obtient par la loi, Christ est donc mort en vain
Mais si j'accepte que ce soit Dieu qui m'a choisi, non à cause de mes vertus mais par Sa pure grâce et qu'Il m'a déclaré juste sur la base de l'œuvre d'expiation accomplie par Jésus-Christ, en ce cas Christ devient pour moi ma justice, ma sagesse et ma sanctification. Je n'ai rien en moi-même pour me glorifier, et toute la gloire revient entièrement et uniquement à Dieu et à Lui seul !
Dans notre culture actuelle, où les choix individuels sont primordiaux et incontestables, la doctrine de la prédestination peut nous poser un problème. Mais si nous la rejetons, nous serons confrontés avec un problème beaucoup plus grave ! Par contre, si nous l'acceptons, elle nous rend humbles devant Dieu et vis-à-vis de notre prochain. Et elle rend toute la gloire à Dieu et à Lui seul.
Nous voulons être une église vivante qui atteint les gens du monde et qui les intègre dans la vie de l'église pour la gloire de Dieu ! Mais pour le faire, il faut que nous soyons prêts de nous aimer les uns les autres avec toutes nos différences. Et nous ne pouvons jamais aimer inconditionnellement si nous n'avons pas expérimenté d'abord nous-mêmes l'amour inconditionnel de Dieu qui est au centre de la doctrine de la prédestination.
Soyons une église vivante ! Rendons toute la gloire à Dieu et à Lui seul ! Saisissons Son amour inconditionnel !
Albert KLOSTER
Directives de distribution